Marc ELDER
Résumé :
LE PEUPLE DE LA MER
Ils sont de Noirmoutier, des Sables, de Saint-Nazaire… Pêcheurs, matelots, sous-mariniers, ils sillonnent et labourent la mer, comme d’autres labourent et sillonnent la terre, mais ce qu’ils y arrachent se paie à vie d’homme… L’Océan chaque jour prend le petit peuple des marins au creux de sa main, onduleuse et profonde comme la houle, et chaque jour aussi il la referme et y retient, au hasard des tempêtes et des courants, muet et impassible sphinx, son tribut de fils, de maris, de pères, que l’attente obsédante de ceux qui sont restés à terre ne ramènera plus… Et puis il y a les femmes, souvent sagesse, parfois sirènes, et puis les barques et les autres pêcheurs, les querelles où s’étalonnent les fiertés et se construisent les rancoeurs, et puis toujours et partout, il y a la mer, et tout cela emporte les hommes dans un grand charivari dont ils ne maîtrisent rien… Mails ils luttent, contre tous et contre tout, portent haut leur pavillon d’orgueil, et s’ils n’atteignent que rarement la sagesse, c’est que chez ce peuple de la mer elle n’est qu’un des visages de la résignation.
Marc Elder n’a pas 30 ans quand son Peuple de la Mer emporte le prix Goncourt 1913, année du Grand Meaulnes et de Swann. Né à Nantes, critique d’art, conservateur du château des Ducs de Bretagne, Marcel Tendron – son vrai nom – est mort en 1933.
« Un bruit continu de galoches roulait sur la jetée où déambulaient les gars silencieux, le béret en pointe sur le front. Dans le port, d’où monte une rude senteur de pourriture et de rogue, de jeunes hommes se baignaient dans des flaques de lumière… » La mer.
« Bernard dut inventer toute une histoire de brûlure, d'hôpital où il s'embrouilla lui-même, honteux de son mensonge, et de plus en plus saisi par le désir de tomber au cou de sa vieille en lui disant : « il est mort, mort, notre Florent ! » pour pouvoir souffrir à l'aise, souffrir à deux… » La mer
« Sur la rive gauche est groupé Noirmoutier, petit amas de maisons blanches coiffées de tuiles que dominent le cube granitique du château massif, fendu de meurtrières, sommé de toits pointus, et le clocher roman, lourd, parmi les touffes vibrantes des grands ormeaux… » La barque.
« De la tour, Jean-Baptiste vit la Gaude sortir, un panier au bras et il descendit rapidement pour la rejoindre. Dehors il aperçut Gaud dévaler la falaise. Il ralentit, puis gagna la jetée d’où il découvrit l’homme et la femme, sur la cale, au dessous de lui… » La femme
Disponibilité - Numérique : 24/09/2014 | Imprimé : 24/09/2014
Actualités sur l'ouvrage :
Vient de sortir : "Le peuple de la mer", de Marc Elder